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À Aubervilliers aussi, refuser les expulsions sans relogement !
Publie le samedi 24 septembre 2005 par Open-Publishing3 commentaires
Le 7 juin 2005, l’OPHLM d’Aubervilliers obtenait l’évacuation, avec violences policières, de 40 familles (dont des enfants de quelques semaines) en vue de la démolition de l’immeuble dont elles occupaient les logements vides, faute d’avoir obtenu le logement social qu’elles demandent depuis plusieurs années (certaines à Aubervilliers même). La plupart de ces familles payaient des indemnités à l’OPHLM, mais ni leur solvabilité, ni leur situation dramatique n’avait conduit l’OPHLM à se préoccuper de solutions de (re)logement.
Depuis trois mois, ces familles vivent dehors, mais ont décidé de rester ensemble pour exiger les logements dont on les écarte depuis des années. Refusant avec le plus grand mépris de rencontrer les délégués des familles ou le DAL, la municipalité d’Aubervilliers n’a montré aucune solidarité, n’hésitant pas le cas échéant à faire tirer des flash balls lors d’une manifestation de soutien, ou à envoyer la police arracher les bâches qui protégeaient contre les grosses chaleur ou la pluie !
Il lui aura fallu deux mois, et la pression des habitants solidaires, pour autoriser Médecins sans frontières à leur dresser des tentes, deux mois aussi pour qu’elle se préoccupe de l’ouverture de toilettes toutes proches ; et à l’heure actuelle, rien n’a encore été fait pour leur procurer de l’eau ou de l’électricité ! C’est inadmissible !
Certes, nous nous réjouissons tous d’apprendre que la préfecture, après de difficiles négociations, s’est engagée à reloger 11 familles, tandis que la mairie d’Aubervilliers accepte de s’occuper de 5 autres, et vient, enfin, de proposer d’ouvrir un hébergement dans un foyer à rénover. Cependant, les propositions concrètes sont longues à arriver et ne concernent pas l’ensemble des familles présentes, alors que la solution d’hébergement ne vaut que pour les trois mois à venir. Surtout, elle n’excuse en rien l’attitude révoltante que, pour la seconde fois en 5 ans, la municipalité a développé à l’égard de familles de travailleurs, victimes de la crise du logement et de la ségrégation.
Les soussignés, considérant :
– que les 4000 demandes de logement social à Aubervilliers ne justifient en rien ce traitement inhumain ;
– que les événements dramatiques de ces derniers jours confirment l’insuffisance criante du logement social, sa dégradation et son détournement, puisqu’il n’est plus attribué en priorité aux travailleurs qui en ont le plus besoin et qui sont ainsi mis en danger ;
– que les « 27 objectifs pour un programme politique résolument à gauche » publiés par le Parti communiste en juin, dont le point 2 exige de « mettre fin au scandale » de la pauvreté, en lançant en particulier un « plan d’urgence pour le logement des sans abris, usant si nécessaire du droit à la réquisition » (principes au demeurant défendus par le maire d’Aubervilliers lui-même, aussi bien dans sa prise de position pour une Europe sociale, que par sa présence dans la manifestation de soutien aux victimes des incendies, samedi 3 septembre) sont en contradiction flagrante avec l’attitude développée par la municipalité d’Aubervilliers à l’égard des familles expulsées à Aubervilliers ;
– qu’il est choquant que le terrain de l’immeuble d’où ces familles ont été expulsées ait été vendu à la société Bouyghes, alors que le besoin en logement social est manifeste, même à Aubervilliers ;
Les soussignés demandent :
– un (re)logement définitif pour tous ;
– l’arrêt immédiat et définitif des expulsions sans relogement ;
– une véritable transparence dans l’attribution des logements sociaux et la prise en charge par l’État et les régions de son entretien et de sa construction ;
– l’application de la loi de réquisition du logement privé (plus urgente que les mesures fiscales en faveur des ménages plus aisés souhaitant accéder à la propriété !)
La municipalité d’Aubervilliers peut soutenir et même initier une telle démarche, alors que les drames de ces derniers jours ont montré par quels moyens honteux le gouvernement entend régler ces problèmes ! Contre le racisme, contre la criminalisation des plus pauvres, elle doit contribuer à unir les travailleurs et les peuples face à l’égoïsme des nantis !
Le comité de soutien aux familles expulsées d’Aubervilliers se réunit tous les lundi soirs à 20H sur le campement à l’angle des rues Hélène Cochennec et du Pont Blanc. csfe_aubervilliers@yahoo.fr
Messages
1. > À Aubervilliers aussi, refuser les expulsions sans relogement !, 3 octobre 2005, 18:16
Votre article traitant du problème des squatteurs expulsés me pose quelques questions.
Cet article se contente de "taper" sur une ville et son maire sans dénoncer les vrais responsables.
Dans cette ville il y 41% de logements sociaux, 4000 demandes de logements en attente, un habitat ancien dégradé que l’on n’arrive pas à résorber et qui fait les choux gras des marchands de sommeil. Habitante de cette ville depuis 40 ans, je l’ai toujours connue solidaire et elle n’a pas de leçons à recevoir en la matière.
1) Quand est-ce que le DAL ira maniferter dans les villes qui ont, largement, moins de 20% de logements sociaux ( loi SRU de J C Gayssot). Quelques villes au hasard : Neuilly sur Seine, j’avoue que celle-là est plutôt facile, mais pouquoi pas Sceaux, Vaucresson, Le Raincy, tiens une ville du 9.3 !!!, Vincennes, Saint Maur et bien d’autres.
2) Lebut du DAL est-il de voir basculer la ville et le département (93) à droite ???
C’est vraiment deux questions que je me pose.
2. > À Aubervilliers aussi, refuser les expulsions sans relogement !, 3 octobre 2005, 23:04
Cet article est consternant : Par méconnaissance ou par une volonté délibérée : En tout cas, RIEN ABSOLUMENT RIEN pour dénoncer la politique de l’état en matière de logement social.
Attaquer ainsi une ville, son maire et sa population qui depuis des décennies mènent une politique exemplaire de solidarité et d’accueil de populations immigrées est indigne de figurer ici.
3. > À Aubervilliers aussi, refuser les expulsions sans relogement !, 10 octobre 2005, 20:41
Le premier ministre vient d’annoncer la création d’un musée dans l’Ile Seguin. Pourquoi ne pas y construire aussi des logements sociaux ? L’Ile Seguin est assez grande, non ? Et çà contribuerait au rééquilibrage en logements sociaux qui manque dans la ville de Boulogne et le 92. Allez le DAL, allez y manifester !!!!!