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COMMENT L’ENTENDEMENT VIENT AUX MINISTRES

Publie le mercredi 26 octobre 2005 par Open-Publishing

de Education sans frontières

Le 9 septembre dernier, martial, le ministre de l’Intérieur s’adressait aux préfets pour exiger d’eux « une obligation de résultats » en matière d’expulsion d’étrangers en situation irrégulière. Il leur assignait des objectifs chiffrés : une augmentation de 50% des résultats. A cette fin, il leur ordonnait de « savoir résister aux pressions de tels ou tels collectifs ou coordinations qui ne représentent qu’eux-mêmes ». Le 25 octobre, l’entendement semble être en partie venu au ministre : il déclare au Monde « entendre les protestations concernant les expulsions d’élèves en situation irrégulière ». C’est un progrès... dû, pour l’essentiel, aux multiples mobilisations dans des dizaines de villes et de localités dans tout le pays : Nantes, Lyon, St-Nazaire, Beauvais, Cormeilles en Parisis, Angers, Bordeaux, Brest, Perpignan, Mulhouse, Tours, Bourges, Carcassonne, Lille, Montélimar, etc... Pas une région de France sans mobilisation d’écoles, de collèges, de lycées, de quartiers, parfois de villes entières, pour empêcher l’expulsion, dans des conditions honteuses, d’élèves, jeunes majeurs ou familles entières. Kankou, jeune malienne d’Orléans menacée d’excision en cas de retour au pays et sa mère ont a mère ont obtenu le statut de réfugié contre la volonté du préfet du Loiret, Guy Effeye, lycéen d’Epinay (93) a échappé à l’expulsion grâce à la mobilisation de ses enseignants et de ses camarades de classe, la famille Mekhelleche, Algériens de Pantin que le préfet de Bobigny prétendait expulser sans ses enfants ne l’a pas été après que les écoles des enfants se sont mobilisées. Quant à Rachel et Jonathan, les enfants de Barbe Makombo en cavale depuis deux mois et demi pour bloquer l’expulsion de leur mère et de leurs sœurs, ils tiennent bon face au silence du ministre. L’issue ne peut être que la régularisation de Barbe Makombo.

Face à ces mobilisations tous azimuts, le ministre a dû faire mine de lâcher du lest : « La solution » assure-t-il, « consiste à ne pas reconduire les élèves à la frontière pendant l’année scolaire en cours. Mais ce n’est pas parce que des enfants sont scolarisés que les parents ont droit au séjour au-delà de la période scolaire ». Un recul en trompe-l’oeil. Qui s’il ne l’était pas devrait se traduire en actes. Par l’abrogation immédiate de tous les refus de séjour et des mesures d’éloignements concernant des jeunes scolarisés et/ou leur famille Par la délivrance d’un titre de séjour permettant de travailler aux parents des élèves concernés et aux élèves majeurs.

Pour le reste, les faux-semblants du ministre ne résolvent rien sur le fond : il ne fait que reporter l’exécution à juin 2006, condamnant des milliers de jeunes et leurs parents à vivre dans l’angoisse d’un bannissement annoncé. Pas plus que celle auxquelles Monsieur Sarkozy dit avoir dû renoncer, ces expulsions programmées à l’été n’ont de justification. Les jeunes et les enfants dont il est question sont des élèves comme les autres. Le nombre et l’intensité des mobilisations autour d’eux l’attestent. Leur expulsion ne sera pas plus tolérée en juillet 2006 qu’elle ne l’a été en septembre ou en octobre 2005. Le sursis obtenu doit être mis à profit pour réclamer et obtenir la régularisation pleine et entière des jeunes et des adultes concernés. Si le ministre misait sur une démobilisation du milieu de ces élèves consécutive aux vacances d’été, il a de sérieuses probabilités de devoir déchanter. Les événements du mois d’août dernier devraient le lui annoncer.

Organisations membres du réseau « Education sans frontières » ( au 18 sept. 2005) :

Mouvement associatif (local et national) :

ADN (Association pour la démocratie - Nice), AITEC (Association Internationale des Techniciens, Experts et Chercheurs, Groupe contre la criminalisation des familles), AMF (Association des Marocains en France), Amhiti (réfugiés haïtiens), A.S.A.V. (Association pour l’Accueil des Voyageurs - 92), Association « En-Temps » (service des mineurs étrangers isolés), Association Française Janusz Korczak (AFJK), Association Intercapa Solidarité Etudiants Etrangers, Association Sar-Phirdem, ATTAC-France, CEDETIM, CIMADE (Service œcuménique d’entraide), Cinquième zone, Collectif Cetace (Créteil), Comité de défense des droits des sans-papiers (59), Comité de soutien aux tsiganes du 93 Collectif des sans papiers de Seine Saint-Denis (93), Collectif des sans-papiers des Hauts de Seine (92), Collectif des sans-papiers kabyles de France (CSPK), 3ème Collectif des sans-papiers de Paris, Coordination nationale des sans-papiers, CVSF, DEI (Section française de Défense des Enfants international), DAL (Droit Au Logement), Ecole Emancipée, Emancipation, FASTI, Faut qu’on s’active ! (Boulogne sur mer), FCPE (Fédération des Conseils de Parents d’Elèves de l’Ecole Publique), Femmes de la Terre, GISTI, Journal « A Contre Courant » politique et syndical (Mulhouse), ICEM Pédagogie Freinet, Identité - RROMS, Ligue de l’Enseignement, Ligue des Droits de l’Homme, MRAP, RAJFIRE (Réseau pour l’autonomie des femmes immigrées et réfugiées), Ras le Front, RCTS (Réseau de travailleurs sociaux pour l’insertion des jeunes étrangers), Réseau Chrétiens Immigrés (RCI), SUB TERRA a.s.b.l.,

Mouvement syndical

CNT, FERC-CGT, FSU, Union Syndicale « Solidaires », MGM (Syndicat de la Médecine Générale) PAS 38 (Pour une Alternative syndicale - Isère), SGEN-CFDT, SUD-Culture, SUD-Education, SUD-PTT, SUD Santé-Sociaux, SEDVP-FSU (Syndicat des Etablissements Départementaux de la Ville de Paris), Syndicat de la Magistrature, UDAS (Union des Alternatives Syndicales) UNL (Union Nationale Lycéens), UNSEN-CGT.

Collectifs RESF d’établissements, de villes ou de régions :

CISéé (Lycée Suger Saint-Denis - 93), CISéé (Lycée Utrillo, Stains - 93), Collectif de défense des sans papiers de Villejuif (94), Collectif de l’EURE de soutien aux mineurs et jeunes majeurs scolarisés sans papiers (27), Collectif des Hauts de Seine - Sud (92), Collectif de Soutien aux Enfants de Sans-Papiers scolarisés (Orléans - 45), Comité de soutien des enfants tchétchènes de l’école Baudelaire - Paris 12°, Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires (Nantes - 44), Collectif "jeunes sans papiers" (Réseau Education Sans Frontière de l’Hérault - 34), Collectif lycée J. Vaucanson (les Mureaux 78), Collectif lycée J. Feyder (Epinay - 93), Collectif Resf Angers (49), Collectif Resf Seine Saint-Denis (93), Collectif Unitaire de Défense des Elèves, Etudiants et Enseignants Etrangers (Académie de Créteil), Club UNESCO Terre Bleue (Charenton - 94), Groupe Education Sans Frontières Voltaire (Collège-Lycée Voltaire - Paris 11°), Jean Macé Sans Frontières (Lycée Jean Macé, Vitry - 94), Lycée Jean Jaurès (Châtenay-Malabry - 92), LP Florian (Sceaux - 92), LP Gustave Eiffel (Massy - 91), Réseau Education Sans Frontières Ille et Vilaine (35), Réseau Education Sans Frontières Lyon (69/42), Réseau Education Sans Frontières Moselle (57), Réseau Education Sans Frontières Nord - Pas de Calais, Réseau Education Sans Frontières Rouen (76), Solidarité Migrants Oise (60).

Soutiens :

Alternative Libertaire, LCR, Les Verts, MJS, OCML VP - Journal Partisan, PCF.