Accueil > CUBA : J’AI ENCORE REVE D’ELLE

de Viktor Dedaj
Ca vous arrive de rêver ? Je veux parler des rêves pendant le sommeil, de vrais rêves quoi. Ceux dont on se souvient au réveil (parce que les autres, hein, autant les oublier).
Il parait que la majorité des hommes de sexe masculin font des rêves à caractère érotique. Personnellement, je suis scandalisé par une telle affirmation qui constitue une agression frontale contre notre dignité et n’est certainement que l’oeuvre d’une bande de féministes tyranniques.
En tant que militant politique de longue date, il ne saurait être question pour moi de m’encombrer l’esprit, fusse-t-il au repos, de galipettes oisives, de stupeurs et autres tremblements.
Parmi mes rêves très sérieux à caractère historique, il y a ceux que j’appelle les rêves "play back", ou "révisionniste". Vous savez, quand on rembobine le cours de l’histoire et que l’on rejoue les scènes en explorant toutes les variantes possibles, vraisemblables et parfois regrettées.
Telle cette soirée sur une plage avec une danseuse du Ballet National du Nicaragua. Ici, je me penche sur le problématique de boucles temporelles, de mondes parallèles et d’univers en expansion. C’est ainsi que nous nous roulons sur le sable dans une frénésie digne d’une journée de soldes dans un magasin de vêtements pour femmes. Non loin de là, deux otaries égarées se dressent et applaudissent nos exploits avec leurs nageoires de devant. Et, comble du raffinement, pas un seul grain de sable ne se glisse dans une partie incongrue de notre anatomie. Que du sérieux donc.
Parmi les autres rêves sérieux à caractère sociale, il y a les rêves "professionnels". Pour le cadre stressé que je suis, quoi de plus naturel ? Je suis assis en face de la femme qui occupe le poste envié de chef et nous parlons de choses vachement importantes. Ici, j’aborde le problème des rapports hiérarchiques de classe sur les lieux de travail, le tout dans une nouvelle perspective marxiste que je viens d’inventer. En se penchant vers moi, elle laisse entrevoir quelque dentelle. Je n’ai pas à me justifier de la suite, parce qu’après tout, elle l’a bien cherché.
Parmi les autres rêves sérieux à caractère ethnologique qui hantent mon esprit, on trouve aussi la catégorie "aventure". Je traverse un désert monté sur un chameau. A moins que ce ne soit un dromadaire. Mes yeux scrutent l’horizon à la recherche de quelques traces de vie humaine, d’un bistrot ou d’un simple distributeur de boissons. Soudain, au détour d’une dune, une tente apparaît. Devant la tente se tient une belle inconnue couverte de la tête au pieds. Ses yeux de braise me transpercent. Mon regard se verrouille sur le sien comme le système de visée d’un missile de croisière sur une école irakienne. Ici, j’analyse avec finesse l’acculturation des sociétés primitives dans les marges de la mondialisation libérale. Je lui propose de monter sur mon chamodaire. Nous sommes dans un rêve, alors elle dit "oui". Dans la douce pénombre d’un oasis qui vient de surgir de manière tout à fait opportune, les palmiers se balancent. Et ce n’est pas le vent qui les fait bouger.
Mais hier, cette douce litanie de rêves studieux a été interrompue. J’ai rêvé d’un pays énorme situé au nord du continent américain, s’étendant d’est en ouest sur 4.000 km, et du nord au sud sur 2.000. J’ai rêvé que ce pays peuplé de 250.000.000 d’habitants s’appelait Cuba. Au sud-est, à environ 150 km, se trouvait une île toute en longueur, peuplé de chrétiens intégristes, de business-men avides de pétrole, d’exilés ravagés et de partisans du vente libre des armes. Le monde entier avait placé cette île sous quarantaine et ses habitants se tapaient dessus à longueur de journée. Pour combler leurs journées empreintes d’ennui, ils construisaient des hôpitaux en carton qu’ils détruisaient ensuite pour les libérer. Et ainsi de suite.
Par contre, à Cuba, j’ai rêvé que mon ami Pedro Albalate, chirurgien, était toujours vivant et gagnait plus de deux ananas par mois. J’ai rêvé qu’il avait enfin trouvé les médicaments qui lui manquaient pour soigner ses patients et que la multinationale Suisse les avait vendus sans faire d’histoires, et avec le sourire. J’ai rêvé que les petits piaillements de protestations émanant de île voisine étaient ignorés avec dédain. J’ai rêvé que lorsque ces derniers faisaient courir le bruit que les vaccins cubains transmettaient le "communisme", le monde entier leur riait au nez.
J’ai rêvé que des milliards de dollars avaient été retirés des circuits spéculatifs. J’ai rêvé que des écoles étaient construites dans les coins les plus reculés de la planète. J’ai rêvé que CNN étaient les initiales d’une chaîne de télévision éducative.
J’ai rêvé d’une Cuba qui avait les moyens d’envoyer 250.000 médecins ou plus (et pas "seulement" 20.000) à travers le monde pour traquer les maladies et chasser les mouches autour des yeux d’enfants étonnés de voir autour d’eux plus de blouses blanches que d’uniformes kaki. J’ai rêvé qu’ils recevaient à Noël non pas tous les jouets qu’ils voulaient, mais tous ceux qu’ils méritaient, et c’est déjà pas si mal.
A Cuba, j’ai rêvé que Maria, qui était chargée du programme de soins des enfants contaminés de Tchernobyl, n’avait plus ces petites rides soucieuses qui creusaient son beau visage. J’ai rêvé qu’elle avait les moyens de les soigner sans se poser de questions. J’ai rêvé qu’elle était interviewée par les grands médias, qu’elle était reçue avec respect dans toutes les grandes chancelleries.
A Cuba, j’ai rêvé que les chercheurs n’avaient plus besoin de se couper les cheveux pour se confectionner des pinceaux, qu’ils avaient un vrai bureau et des ordinateurs en état de marche. J’ai rêvé que leurs noms étaient cités dans les premières pages des journaux et qu’ils étaient devenus ce qu’ils auraient toujours du etre : des héros.
J’ai rêvé que Guantanamo était devenu un lieu de villégiature.
J’ai rêvé d’une Cuba débarrassée des menaces, appliquant à l’échelle planétaire sa globalisation du respect et des principes. J’ai rêvé d’une Cuba où nos vies valaient plus que leurs profits. J’ai rêvé d’une Cuba intransigeante qui ne se départait jamais de sa tendresse. J’ai rêvé d’une Cuba qui était raisonnable et qui exigeait l’impossible. Oui, j’ai encore rêvé d’elle...
On dit que dans chaque homme sommeil un cochon. Apparemment, le mien souffre d’insomnies. Et à mon age je n’en ai pas honte parce que, comme disait l’autre, le meilleur moyen pour se débarasser d’une tentation, c’est d’y céder. Et puis quoi de plus érotique que le bonheur ?
Viktor Dedaj
"dur réveur"
mai 2003
Messages
1. CUBA : J’AI ENCORE REVE D’ELLE, 13 février 2007, 23:38
Pour vous Viktor
J’ai encore rêvé d’elle, c’est bête elle n’a rien pour ça (ha)
Elle n’est pas vraiment belle, c’est mieux elle est faite pour moi (ha)
Tout en douceur, juste pour mon coeur, je l’ai rêvé si fort que mes draps s’ent souviennent
Je dormais dans son corps, bercé par ses "je t’aime", tout en douceur juste pour mon coeur
Refrain :
Si je pouvais me réveiller à ses côtés, si je savais où la trouver (yeah, yeah
Donner moi l’espoir, prêtés moi un soir une nuit juste pour elle et moi et demain matin, (tu me manque)
J’ai encore rêvé d’elle, je n’ai rien fait pour ça (ha) , elle n’est pas vraiment belle elle est fait
pour moi Tout en douceur, juste pour mon coeur
Si je pouvais me réveillé à ses côtés, si je savais où la trouver
Donner moi l’espoir, prêtés moi un soir une nuit juste pour elle et moi et demain
Enfin je vais me réveiller à ses côtés, c’est sûr je vais la retrouver
Donner moi un soir, laissez moi un vie juste pour toi et moi
1. CUBA : J’AI ENCORE REVE D’ELLE, 14 février 2007, 00:01
Ah Viktor, tu es vraiment redoutable ! Celle qui t’envoie la chanson, c’est Juliette. Ça fait une éternité que je tente de la séduire au Fou de Bassan et toi, tu arrives avec un petit rêve et hop, enlevé c’est pesé !
Tombeur, va !
JMH
2. CUBA : J’AI ENCORE REVE D’ELLE, 14 février 2007, 06:11
En écho ...
Je rêve aussi
J’ai mal dormi
J’ai un peu froid
Réveille-toi…
Ouvre tes yeux, tu ne dors pas
Regarde-moi
Je suis à toi
Je t’aime
Je t’attendais, regarde-moi
Ouvre tes bras
Je suis à toi
...
(c’était qui Jeanmimi ?)
3. CUBA : J’AI ENCORE REVE D’ELLE, 14 février 2007, 10:30
JMH, fallait pas...J
4. CUBA : J’AI ENCORE REVE D’ELLE, 14 février 2007, 11:27
Voyons, Léa...
JMH
2. CUBA : J’AI ENCORE REVE D’ELLE, 13 février 2007, 23:39
Je ne suis pas si vieux et pourtant je crois bien que nous sommes au moins deux à faire des rêves halals, ... enfin au moins pour ceux dont je me souviens.
Que vive votre Cuba ! Notre Cuba rêvée à tous !
Christophe Bord
3. CUBA : J’AI ENCORE REVE D’ELLE, 14 février 2007, 00:36
J’AIME BIEN CE RÊVE...
... et je vais essayer de le faire aussi !
Fraternité,
NOSE
1. CUBA : J’AI ENCORE REVE D’ELLE, 14 février 2007, 10:29
Lequel NOSE ?
Juliette
2. CUBA : J’AI ENCORE REVE D’ELLE, 14 février 2007, 16:46
Je regrette que Léa ait attendu cet article , pour faire paraitre sa photo , l’eut elle fait plus tot , cela m’aurait evitée d’ecrire des betises à son sujet !
je reve tout éveillé depuis .
claude de Toulouse .
3. CUBA : J’AI ENCORE REVE D’ELLE, 14 février 2007, 17:27
A mon avis, c’est par jalousie depuis que Juju a fait la photo de couverture du bouquin d’Alina.
JMH
4. CUBA : J’AI ENCORE REVE D’ELLE, 14 février 2007, 17:41
JMH ,
on a vraiement du bom de cotoyer toutes ces splendides jeunes femmes !!!!!!
claude de T.
5. CUBA : J’AI ENCORE REVE D’ELLE, 14 février 2007, 17:42
du bol bien sur
c d T.
6. CUBA : J’AI ENCORE REVE D’ELLE, 14 février 2007, 18:47
Dieu quelle est belle !qui a dit que les mélanges c’était pas bien.
Bon sang mélangez vous,mélangez vous !
Je vais faire de beaux rêves(ça changera)
Et pardonnez cette petite disgression !
Jean Claude des Landes
7. CUBA : J’AI ENCORE REVE D’ELLE, 14 février 2007, 20:22
Bonne nuit Claude et surtout suce ton pouce, en attendant mieux... TZ.
8. CUBA : J’AI ENCORE REVE D’ELLE, 14 février 2007, 23:16
JeanMimi, je t’avais dit de pas l’ébruiter...
Juju
4. CUBA : J’AI ENCORE REVE D’ELLE, 14 février 2007, 18:39
Roberto ! Je suis démasquée. Enlève cette photo de toute urgence !!!
Tu m’as trahie ! Je vais te poursuivre en justice.
Léa.
5. CUBA : J’AI ENCORE REVE D’ELLE, 14 février 2007, 18:48
Bon, pour couper court aux spéculations : c’est une photo de moi.
VDJ
1. CUBA : J’AI ENCORE REVE D’ELLE, 14 février 2007, 19:18
Ah ben alors, je te réitère encore avec plus de force mon invitation à venir à Santiago !
JMH
2. CUBA : J’AI ENCORE REVE D’ELLE, 14 février 2007, 23:17
C’est beau le métissage...Le philosophe a raison, il faut métisser les cultures et les corps...
3. CUBA : J’AI ENCORE REVE D’ELLE, 14 février 2007, 23:18
Pardon, je parlais du philosophe Michel Serres
4. CUBA : J’AI ENCORE REVE D’ELLE, 14 février 2007, 23:25
Oui mais, dans le cas présent, c’est un peu plus compliqué puisque Viktor fait croire depuis des années qu’il est albanais alors que tout laisse à penser, si l’on en juge par sa photo, qu’il serait plutôt...brésilienne.
JMH
5. CUBA : J’AI ENCORE REVE D’ELLE, 14 février 2007, 23:43
Cette photo, c’est un coup de Roberto ou Thomy pour semer le trouble... et ça marche !!!
6. dites don bellaciao !!!!!, 15 février 2007, 16:28
vous allez arrètez avec vos textes erotiques les belles filles et autres ????? comment je fais la campagne , moi ! avec une gaule pareil ? Si on perd chez moi ce sera de votre faute.
andré 18
7. CUBA : J’AI ENCORE REVE D’ELLE, 16 février 2007, 08:43
Moi qui croyait être sur un site de gauche où l’on s’occupe des injustices et des inégalités et qu’est-ce que je vois ? Un post vantant le tourisme sexuel à Cuba ? Pour un peu, j’en viendrais à croire qu’il n’y a ici que des vieux lubriques qui évoquent le bon vieux temps où ils pouvaient s’offrir à la Havane ou ailleurs, une fille bronzée et à peine nubile pour un paquet de cigarettes. Encore un peu, vous allez évoquer des souvenirs d’Indochine et chanter "Ma Tonkinoise". Et que faites-vous de la dignité de la femme dans tout ça ? C’est un scandâââle, comme dirait Georges Marchais.
8. CUBA : J’AI ENCORE REVE D’ELLE, 16 février 2007, 19:15
Salut de Cuba, Viktor. Des policiers en arme m ont noblige a ouvrir bellaciao et a dire que ton artcile est super. Je panique un peu et le clavier est qwerty en plus. La misere est telle ici que les claviers n ont pas toutes les touches utiles.
mAXIME
1. CUBA : J’AI ENCORE REVE D’ELLE, 16 février 2007, 20:43
Maxime,
Danielle te cherche à La Havane. Et tu ne l’as même pas prévenu que tu y étais en même temps qu’elle.
Mais où donc te caches-tu ?
JMH
2. CUBA : J’AI ENCORE REVE D’ELLE, 17 février 2007, 12:24
Salut de France, Maxime. Surtout garde ton calme, ne panique pas.
Lorsqu’ils viendront te poser la gégène et te tordre les orteils, avoue leur que tu es un des co-auteurs du livre "les Etats-Unis de Mal Empire, ces leçons de résistance qui nous viennent du Sud", éditions Aden, de Danielle Bleitrach, Viktor Dedaj et Maxime Vivas - livre qui vient d’être traduit et présenté à la Havane dans le cadre du plus grand festival du livre du continent américain.
C’EST PAS DE LA BONNE PROMO, CA ?!?
VDJ