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Cuba/Etats-Unis : angélisme, pragmatisme, stupidités
par Le blog de José Fort
Publie le mercredi 24 décembre 2014 par Le blog de José Fort - Open-Publishing4 commentaires
Au lendemain du rétablissement des relations diplomatiques entre Cuba et les Etats-Unis et d’une possible amélioration des relations économiques entre les deux pays, deux dérives dans le commentaire sont à écarter : le refus d’une évolution inéluctable sous prétexte d’une « pureté » idéologique khmerrougienne et l’emballement aveugle ressemblant à si méprendre aux supputations médiatiques ayant suivi l’aventure de Bill Clinton donné mort politiquement après avoir été contraint à une séance de contrition publique au lendemain de s’être fait lécher le bas ventre par une stagiaire dévouée. Revenons à l’essentiel.
Barack Obama sortirait-il grand vainqueur de cet épisode ? Le président nord-américain en difficulté sur le plan intérieur n’a plus rien à perdre ne pouvant pas aspirer à un nouveau mandat.
Pragmatique, il constate que la politique de blocus contre Cuba est un échec. Ce n’est pas par la grâce d’un revirement humaniste qu’il rétablit les relations, mais en misant sur une déstabilisation des autorités cubaines par l’argent et l’intoxication idéologique.
Obama et son équipe savent bien que les changements opérés en Amérique du Sud sont considérables avec le maintien au pouvoir réaffirmé lors des récentes élections de gouvernements progressistes.
La partie de poker que les dirigeants étatsuniens viennent d’ouvrir pourraient se résumer ainsi : tenter de pourrir Cuba de l’intérieur en prenant le temps nécessaire ; reconsidérer l’ennemi principal du moment en axant les efforts de déstabilisation sur le Venezuela.
Contrairement à ce qu’écrivent en France certains amis des progressistes latinos américains, Obama ne laissera pas son nom « dans l’histoire en réussissant à sortir par le haut malgré son bilan ». Obama et l’impérialisme nord-américain s’adaptent à la nouvelle situation et ajustent leur politique. Aujourd’hui, leurs objectifs premiers portent deux noms : Caracas et Moscou. La Havane arrive, pour le moment et pas pour longtemps, en seconde position.
La question est de savoir si Cuba pourra résister une fois encore mais sous d’autres formes à l’offensive yankee nouvelle manière. En premier lieu, les donneurs de leçons d’où qu’ils viennent feraient bien de baisser le ton. Les Cubains ne sont pas nés de la dernière pluie, des plus anciens commandants de la révolution aux plus jeunes formés dans les brillantes universités cubaines qui accèdent progressivement aux rênes du pouvoir. On entend ces jours-ci ânonner les pires stupidités. Celle, par exemple, consistant à laisser croire en une divergence entre les frères Castro, comme si Fidel ne pouvait pas être directement impliqué dans la réflexion et la décision ; celle encore (entendue samedi matin sur France Inter) affirmant que l’accord avait été accepté par Raul Castro pour ne pas finir comme Ceausescu ; celle encore… Le trop plein d’imbécillités a été franchi par des « commentateurs » qui ne connaissent pas Cuba, son peuple, ses réels problèmes et questionnements, l’envergure de ses dirigeants et s’en tiennent aux vieux clichés de la propagande étatsunienne, hier relayée par l’ancien président de Reporters sans frontières, le fascisant Robert Ménard, aujourd’hui par la cohorte de chroniqueurs cumulards et incultes alimentés par deux personnages qui vont rapidement disparaître des radars médiatiques, les sinistres Valdès et Machover. Des « spécialistes » qui n’ont à se mettre sous la dent que la dizaine de « dames blanches » et une bloggeuse opposante subventionnées par la CIA.
L’avancée historique dans les relations entre les Etats-Unis et Cuba mérite mieux que les petitesses entendues sur les ondes et lues dans la presse écrite françaises. Après, allez vous étonner que de Buenos Aires à Brasilia, de La Paz à Montevideo, on ne se limite plus à plaindre les Français. On se moque d’eux, de nous.
http://josefort.over-blog.com/2014/12/cuba-etats-unis-angelisme-pragmatisme-stupidites.html
Messages
1. Cuba/Etats-Unis : angélisme, pragmatisme, stupidités, 24 décembre 2014, 09:09
Il y a une autre analyse , differente par Samuel Farber sur :
http://alencontre.org/ameriques/amelat/cuba/etats-unis-cuba-une-alternative-a-cuba.html
1. Cuba/Etats-Unis : angélisme, pragmatisme, stupidités, 24 décembre 2014, 10:21
l’analyse de Faber est d’une toute autre consistance et les arguments plus convaincants.
je conseille de prendre le temps de le lire.
2. Cuba/Etats-Unis : angélisme, pragmatisme, stupidités, 24 décembre 2014, 15:59
Avant la crise ukrainienne 1 000 000 de touristes russes passaient leurs vacances d’été en ESPAGNE, pour les accueillir les milliardaires russes ont construit des hôtels, des marinas... Entre CALPE et ALTEA on trouve même une église orthodoxe et un centre culturel et religieux destiné à ces mêmes touristes. Un énorme projet de cathédrale orthodoxe était en cours à Barcelone...etc...
Pour riposter aux sanctions USA-EUROPE-OTAN le gouvernement russe à réanimé les relations avec CUBA, d’une part pour diversifier son approvisionnement en sucre de canne, d’autre part pour investir dans le tourisme : construire des hôtels et des marinas à CUBA...
Je ne sais pas jusqu’à quel point les capitalistes américains n’ont pas demandé à Obama de contrer l’implantation du tourisme russe à CUBA où ils espèrent investir massivement demain...
3. Cuba/Etats-Unis : angélisme, pragmatisme, stupidités, 24 décembre 2014, 16:17
les capitalistes russes ont pas trop de moyens pour investir en ce moment avec la crise du rouble,en fait la dégringolade du rouble.
et les intérêts des usa sont plutôt en vue de pourrir de l’intérieur le "socialisme" cubain que de contrer quelques hôtels américains.