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La libération de Guy EFFEYE : Une victoire qui en appelle d’autres !

Publie le mercredi 21 septembre 2005 par Open-Publishing

Aujourd’hui Guy EFFEYE est sorti libre du tribunal de Grande Instance de
Bobigny. Sa sortie a été acclamée par plus de 300 manifestants massés devant
l’entrée du Tribunal.

 Moment de soulagement et de joie intense, pour ce jeune homme qui
a vécu 32 de jours de réclusion forcée, dans l’angoisse permanente d’un
retour vers un pays qui n’est plus le sien !

 Moment d’émotion extraordinaire pour sa compagne, qui a vécu à la
fois les joies de la maternité et la peur de ne jamais revoir le père de son
enfant !

 Et moment de liesse enfin pour ces profs et ces dizaines de
lycéens qui se sont battus pied à pied pour que leur élève et leur copain
leur soit rendu !

Pour le Réseau Education Sans Frontières, cette libération est une victoire
et la justification de son combat quotidien pour la régularisation des
jeunes sans papiers.

C’est aussi une remarquable leçon de citoyenneté et de démocratie : à
travers cette lutte exemplaire, des jeunes de Seine Saint-Denis ont donné
une belle leçon de démocratie et de citoyenneté en acte. Organisés, actifs,
responsables, déterminés, ils ont su avec leur profs, les personnels du
lycée Jacques Feyder, les militants du Réseau Education Sans Frontières,
gagner une formidable bataille de la solidarité. Nul doute que leur exemple
aura été entendu dans beaucoup d’autres lycées de France : sur la
régularisation des jeunes sans papiers scolarisés, la mobilisation est
possible, elle peut gagner.

Le gouvernement et son ministre de l’Intérieur ont voulu faire un exemple
sur la peau d’un jeune qu’ils pensaient isolé et vulnérable. C’est raté !
Ils ont voulu décourager la solidarité qui s’exerce de plus en plus autour
des jeunes sans papiers, à Paris comme dans de nombreuses villes de province
 : encore raté !

Aujourd’hui les mêmes tentent bien de reculer en bon ordre : le communiqué
publié en milieu de journée mardi par le préfet de Seine Saint-Denis évoque
une « mesure exceptionnelle et humanitaire » : on voit quelle pression il
faut exercer sur cette administration pour qu’elle fasse preuve d’humanité.
Mais surtout la manoeuvre s’appuie sur une argumentation à la fois inexacte
et scandaleuse :

 La préfecture s’arroge le droit de sanctionner la réussite
scolaire des jeunes étrangers : réussissez ou on vous chasse !

 Elle ignore le fait qu’un jeune étranger, dépourvu de soutien
familial, condamné à prendre le risque d’un travail illégal pour survivre,
se loger, faire vivre sa compagne, est placé devant un défi aussi
insurmontable que discriminatoire.

 Attribuer à Guy Effeye un titre étudiant n’est pas lui donner « 
une seconde chance ». C’est à peine un sursis, pour ce couple à qui on
refuserait ainsi le droit de gagner sa vie et de mener une vie normale.

 Enfin prétendre que ce jeune homme pourrait après un an « regagner
son pays où résident ses parents » est aussi faux qu’absurde : d’abord parce
que Guy n’a plus de parents, ni au Cameroun, ni ailleurs, raison pour
laquelle il a été placé sous la tutelle d’un oncle français. Ensuite parce
qu’on sait bien que des jeunes qui ont passé leur adolescence et construit
leur vie en France ne retourneront pas dans un pays où ils n’ont plus de
liens.

Assez de faux semblants : il faut accorder à Guy et demain à Eliane une
carte de séjour temporaire « vie privée et familiale » sur le fondement de
l’article L. 313-11-7° du Code de l’Entrée, du Séjour et du Droit d’Asile.
Tant l’antériorité de leur séjour en France que leur situation personnelle
et familiale justifient pleinement une telle décision et nous espérons que
le bon sens l’emportera.

C’est en tout cas ce que réclameront dès demain auprès du préfet les
personnels et les lycéens de Jacques Feyder, ainsi que tous ceux qui les
soutiennent. Nul doute qu’ils sauront rester mobilisés et vigilants pour
aboutir à cette issue, la seule raisonnable pour Guy et Eliane, mais aussi
pour les milliers de jeunes étrangers qui se trouvent en France dans une
situation analogue.

Contact presse : Jean Michel Delarbre (06 89 30 86 15)

Organisations membres du réseau « Education sans frontières » ( au 18 sept.
2005) :

Mouvement associatif (local et national) :

ADN (Association pour la démocratie - Nice), AITEC (Association
Internationale des Techniciens, Experts et Chercheurs, Groupe contre la
criminalisation des familles), AMF (Association des Marocains en France),
Amhiti (réfugiés haïtiens), A.S.A.V. (Association pour l’Accueil des
Voyageurs - 92), Association « En-Temps » (service des mineurs étrangers
isolés), Association Française Janusz Korczak (AFJK), Association Intercapa
Solidarité Etudiants Etrangers, Association Sar-Phirdem, ATTAC-France,
CEDETIM, CIMADE (Service ¦cuménique d’entraide), Cinquième zone, Collectif
Cetace (Créteil), Comité de défense des droits des sans-papiers (59), Comité
de soutien aux tsiganes du 93 Collectif des sans papiers de Seine
Saint-Denis (93), Collectif des sans-papiers des Hauts de Seine (92),
Collectif des sans-papiers kabyles de France (CSPK), 3ème Collectif des
sans-papiers de Paris, Coordination nationale des sans-papiers, CVSF, DEI
(Section française de Défense des Enfants international), DAL (Droit Au
Logement), Ecole Emancipée, Emancipation, FASTI, Faut qu’on s’active !
(Boulogne sur mer), FCPE (Fédération des Conseils de Parents d’Elèves de
l’Ecole Publique), Femmes de la Terre, GISTI, Journal « A Contre Courant »
politique et syndical (Mulhouse), ICEM Pédagogie Freinet, Identité ­ RROMS,
Ligue de l’Enseignement, Ligue des Droits de l’Homme, MRAP, RAJFIRE (Réseau
pour l’autonomie des femmes immigrées et réfugiées), Ras le Front, RCTS
(Réseau de travailleurs sociaux pour l’insertion des jeunes étrangers),
Réseau Chrétiens Immigrés (RCI), SUB TERRA a.s.b.l.,

Mouvement syndical
CNT, FERC-CGT, FSU, Union Syndicale « Solidaires », MGM (Syndicat de la
Médecine Générale) PAS 38 (Pour une Alternative syndicale ­ Isère),
SGEN-CFDT, SUD-Culture, SUD-Education, SUD-PTT, SUD Santé-Sociaux, SEDVP-FSU
(Syndicat des Etablissements Départementaux de la Ville de Paris), Syndicat
de la Magistrature, UDAS (Union des Alternatives Syndicales) UNL (Union
Nationale Lycéens), UNSEN-CGT.

Collectifs RESF d’établissements, de villes ou de régions :

CISéé (Lycée Suger Saint-Denis - 93), CISéé (Lycée Utrillo, Stains - 93),
Collectif de défense des sans papiers de Villejuif (94), Collectif de l’EURE
de soutien aux mineurs et jeunes majeurs scolarisés sans papiers (27),
Collectif des Hauts de Seine ­ Sud (92), Collectif de Soutien aux Enfants de
Sans-Papiers scolarisés (Orléans - 45), Comité de soutien des enfants
tchétchènes de l’école Baudelaire - Paris 12°, Collectif Enfants Etrangers
Citoyens Solidaires (Nantes - 44), Collectif "jeunes sans papiers" (Réseau
Education Sans Frontière de l’Hérault - 34), Collectif lycée J. Vaucanson
(les Mureaux 78), Collectif lycée J. Feyder (Epinay ­ 93), Collectif Resf
Angers (49), Collectif Resf Seine Saint-Denis (93), Collectif Unitaire de
Défense des Elèves, Etudiants et Enseignants Etrangers (Académie de
Créteil), Club UNESCO Terre Bleue (Charenton ­ 94), Groupe Education Sans
Frontières Voltaire (Collège-Lycée Voltaire - Paris 11°), Jean Macé Sans
Frontières (Lycée Jean Macé, Vitry - 94), Lycée Jean Jaurès
(Châtenay-Malabry - 92), LP Florian (Sceaux - 92), LP Gustave Eiffel (Massy
 91), Réseau Education Sans Frontières Ille et Vilaine (35), Réseau
Education Sans Frontières Lyon (69/42), Réseau Education Sans Frontières
Moselle (57), Réseau Education Sans Frontières Nord ­ Pas de Calais, Réseau
Education Sans Frontières Rouen (76), Solidarité Migrants Oise (60).

Soutiens :

Alternative Libertaire, LCR, Les Verts, OCML VP - Journal Partisan, PCF.