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Le gouvernement a cédé : la famille Mekhelleche est enfin libre et réunie !
Publie le vendredi 30 septembre 2005 par Open-Publishing1 commentaire
La raison l’a emporté ce soir : ces parents algériens mis en rétention et que la préfecture de Seine et Marne voulait faire reconduire à la frontière demain dans la matinée, les séparant ainsi de leurs enfants qui eux ne pouvaient être expulsés, ont été libérés ce soir.
Les enfants vont pouvoir enfin retrouver leurs parents et très vite leur école. C’est une victoire, une nouvelle victoire après la libération de Guy Effeyé il y a une semaine. C’est le résultat là encore d’un grand mouvement de solidarité, d’une mobilisation exemplaire autour de cette famille, la mobilisation des 22 écoles de Pantin, de leurs instits, des parents d’élèves, la mobilisation de tout un quartier, de tout un département, qu’il s’agisse des élus ou de simples citoyens.
De partout le cabinet du ministre de l’Intérieur a été assailli de démarches pour obtenir cette libération et en finir avec une situation qui remettait en cause le droit de vivre en famille et l’intérêt supérieur des enfants, tels que le définissent les conventions internationales. Pourtant jusqu’au dernier moment, les autorités ont tenté de réaliser cet expulsion, allant jusqu’à promettre aux parents une importante somme d’argent, au titre de l’aide au retour, à condition qu’ils acceptent de repartir avec leurs enfants. Mais ce chantage a été refusé par les parents, qui sont venus demander l’asile à la France, y ont vécu quatre ans et veulent avant tout le bonheur de leurs enfants.
Le communiqué du préfet de Seine et Marne précise toutefois que l’arrêté de reconduite à la frontière qui frappe les parents n’est pas abrogé, mais suspendu, pour permettre aux enfants de terminer l’année scolaire. Cette famille risque donc de n’avoir obtenu qu’un sursis de quelques mois et d’être à nouveau menacée. Nul doute que tous ceux qui se sont battus aujourd’hui seront encore là demain pour obtenir pour eux un vrai droit au séjour et la carte « vie privée et familiale » qui leur permettent de mener une vie enfin normale sur le territoire français.
Au delà, cette affaire a démontré l’absurdité d’une politique répressive en matière d’émigration. Obsédées par les quotas de reconduite et les pressions du ministre de l’Intérieur, les préfectures frappent de plus en plus fort et de plus en plus large, les familles, les enfants, les jeunes scolarisés, au mépris de situations humaines, du respect des Droits de l’Homme et de plus en plus souvent du Droit tout court. Ces décisions ne résolvent en rien la question de l’émigration, mais elles suscitent dans la population des réactions de solidarité grandissantes avec les personnes menacées et une légitime inquiétude sur l’évolution de notre démocratie.
Le Réseau Education Sans Frontières, avec les quelques 80 organisations et collectifs locaux qui le composent, ne cesse de se renforcer et d’augmenter sa capacité d’action au travers de ces mobilisations réussies. Il continuera à se battre avec détermination contre toutes les expulsions et pour la régularisation de tous les jeunes sans papiers et des familles, et au delà pour celle de tous les sans papiers.
Mais pour ce soir il partage la joie d’une famille et le bonheur retrouvé dans les yeux de deux enfants.
Organisations membres du réseau « Education sans frontières » ( au 18 sept. 2005) :
Mouvement associatif (local et national) :
ADN (Association pour la démocratie - Nice), AITEC (Association Internationale des Techniciens, Experts et Chercheurs, Groupe contre la criminalisation des familles), AMF (Association des Marocains en France), Amhiti (réfugiés haïtiens), A.S.A.V. (Association pour l’Accueil des Voyageurs - 92), Association « En-Temps » (service des mineurs étrangers isolés), Association Française Janusz Korczak (AFJK), Association Intercapa Solidarité Etudiants Etrangers, Association Sar-Phirdem, ATTAC-France, CEDETIM, CIMADE (Service œcuménique d’entraide), Cinquième zone, Collectif Cetace (Créteil), Comité de défense des droits des sans-papiers (59), Comité de soutien aux tsiganes du 93 Collectif des sans papiers de Seine Saint-Denis (93), Collectif des sans-papiers des Hauts de Seine (92), Collectif des sans-papiers kabyles de France (CSPK), 3ème Collectif des sans-papiers de Paris, Coordination nationale des sans-papiers, CVSF, DEI (Section française de Défense des Enfants international), DAL (Droit Au Logement), Ecole Emancipée, Emancipation, FASTI, Faut qu’on s’active ! (Boulogne sur mer), FCPE (Fédération des Conseils de Parents d’Elèves de l’Ecole Publique), Femmes de la Terre, GISTI, Journal « A Contre Courant » politique et syndical (Mulhouse), ICEM Pédagogie Freinet, Identité - RROMS, Ligue de l’Enseignement, Ligue des Droits de l’Homme, MRAP, RAJFIRE (Réseau pour l’autonomie des femmes immigrées et réfugiées), Ras le Front, RCTS (Réseau de travailleurs sociaux pour l’insertion des jeunes étrangers), Réseau Chrétiens Immigrés (RCI), SUB TERRA a.s.b.l.,
Mouvement syndical
CNT, FERC-CGT, FSU, Union Syndicale « Solidaires », MGM (Syndicat de la Médecine Générale) PAS 38 (Pour une Alternative syndicale - Isère), SGEN-CFDT, SUD-Culture, SUD-Education, SUD-PTT, SUD Santé-Sociaux, SEDVP-FSU (Syndicat des Etablissements Départementaux de la Ville de Paris), Syndicat de la Magistrature, UDAS (Union des Alternatives Syndicales) UNL (Union Nationale Lycéens), UNSEN-CGT.
Collectifs RESF d’établissements, de villes ou de régions :
CISéé (Lycée Suger Saint-Denis - 93), CISéé (Lycée Utrillo, Stains - 93), Collectif de défense des sans papiers de Villejuif (94), Collectif de l’EURE de soutien aux mineurs et jeunes majeurs scolarisés sans papiers (27), Collectif des Hauts de Seine - Sud (92), Collectif de Soutien aux Enfants de Sans-Papiers scolarisés (Orléans - 45), Comité de soutien des enfants tchétchènes de l’école Baudelaire - Paris 12°, Collectif Enfants Etrangers Citoyens Solidaires (Nantes - 44), Collectif "jeunes sans papiers" (Réseau Education Sans Frontière de l’Hérault - 34), Collectif lycée J. Vaucanson (les Mureaux 78), Collectif lycée J. Feyder (Epinay - 93), Collectif Resf Angers (49), Collectif Resf Seine Saint-Denis (93), Collectif Unitaire de Défense des Elèves, Etudiants et Enseignants Etrangers (Académie de Créteil), Club UNESCO Terre Bleue (Charenton - 94), Groupe Education Sans Frontières Voltaire (Collège-Lycée Voltaire - Paris 11°), Jean Macé Sans Frontières (Lycée Jean Macé, Vitry - 94), Lycée Jean Jaurès (Châtenay-Malabry - 92), LP Florian (Sceaux - 92), LP Gustave Eiffel (Massy - 91), Réseau Education Sans Frontières Ille et Vilaine (35), Réseau Education Sans Frontières Lyon (69/42), Réseau Education Sans Frontières Moselle (57), Réseau Education Sans Frontières Nord - Pas de Calais, Réseau Education Sans Frontières Rouen (76), Solidarité Migrants Oise (60).
Soutiens :
Alternative Libertaire, LCR, Les Verts, MJS, OCML VP - Journal Partisan, PCF.
Messages
1. > Le gouvernement a cédé : la famille Mekhelleche est enfin libre et réunie !, 30 septembre 2005, 05:30
Bravo à l’association Réseau sans Frontières qui se mobilise sans relâche et qui obtient gain de cause.
Actuellement, grâce à elle, les actions sont enfin (un peu) relayées par les médias monolythiques de la pensée unique.
Mais pourquoi donc faut-il qu’on se batte chaque fois pied à pied, cas par cas, pour défendre des personnes qui n’auraient jamais dû être sur la sellette ?
Pourquoi faut-il arracher des hommes, des femmes, des enfants des griffes de la police et de la justice qui appliquent aveuglément les lois édictées par des traîtres à la République et à ses principes ?
Si les hommes et femmes politiques indignes ou complices par leur silence, tous ambitieux et brigant le pouvoir au plus haut niveau, ne s’acharnaient pas à mener ou accepter une politique populiste inique à des fins électorales, nous n’en serions pas là.
En 2002, nous avons clairement voté non à la politique de Le Pen. Aujourd’hui, le président et sa clique ne font pas beaucoup mieux dans l’ultra-libéralisme et l’humanitaire. Quant à leur "challengers", ils se gardent bien de réagir de peur de perdre les voix des couches populaires qu’ils croient embrigadées dans la même logique et pour ne pas effrayer un certain électorat bourgeois.
Ne l’oublions pas au moment de mettre le bulletin dans l’urne.
Tous dans la rue le 4 octobre pour dénoncer les politiques qui visent à asservir, à humilier et à déshumaniser tout un peuple pour le confort de quelques-uns.