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Mauritanienne menacée d’expulsion : le MRAP écrit à Dominique de Villepin

Publie le mardi 22 février 2005 par Open-Publishing

Le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) a écrit dimanche au ministre de l’Intérieur Dominique de Villepin pour lui demander d’accorder un titre de séjour à une Mauritanienne enceinte de sept mois, actuellement hospitalisée à Strasbourg (Bas-Rhin) et menacée d’expulsion.

Aïssata Bint Karamoko, 28 ans, mère d’une fillette de trois ans née en France, vivait dans un foyer Sanacotra à Forbach (Moselle). Sous le coup d’un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière (APRF), elle a été interpellée lundi dernier en compagnie de son enfant puis placée dans un centre de rétention à Coquelle (Pas-de-Calais), précise le MRAP dans cette lettre ouverte au ministre datée de dimanche.

Ayant introduit un pourvoi contre cet APRF, elle a été transférée à Strasbourg pour que le tribunal administratif statue sur ce recours. Mais, jeudi matin, prise de malaise au tribunal, elle a dû être hospitalisée en urgence au CHU de la ville, selon le MRAP.

Le mouvement antiraciste estime que "Mme Bint présente toutes les conditions à l’octroi d’une carte de séjour". En effet, écrit-il, "l’absence d’une prise en charge médicale aurait pour elle des conséquences d’une exceptionnelle gravité" car "elle ne pourrait évidemment pas bénéficier d’un traitement approprié dans son pays d’origine".

A ce titre, le MRAP demande à M. De Villepin d’accorder à cette ressortissante mauritanienne "le séjour indispensable à sa survie, physique et psychique".
A l’automne 2001, Aïssata Bint Karamoko a fui son pays où elle était maintenue en "esclavage domestique et sexuel" et subissait des sévices physiques et psychiques, explique le MRAP.

Réfugiée en France depuis plus de trois ans, elle a déposé une demande d’asile qui a été rejetée par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA). En septembre dernier, son pourvoi a également été rejeté par la commission des recours. Dans la foulée de ce rejet, le préfet de Moselle a pris un arrêté de reconduite à la frontière. PARIS (AP)