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Pétition : Deux enfants privés de leur père depuis un mois

Publie le vendredi 14 octobre 2005 par Open-Publishing

Amicale des Parents Olivier Métra
fcpe

Ecoles maternelles & élémentaires
22-33, rue Olivier-Métra ­ 75020 Paris

Communiqué de presse

Pétition pour M. Pan, le 12 850e expulsé du territoire depuis janvier

Deux enfants privés de leur père depuis un mois

PARIS (13/10/05) ­ Le 13 septembre dernier, Liangbo Pan était renvoyé en Chine
malgré notre mobilisation et en dépit de l’avis du Juge de la Liberté et de la
Détention qui l’avait simplement assigné à résidence. Nous constatons
aujourd’hui le désarroi, la tristesse et la grande précarité matérielle de sa
famille. Deux enfants viennent d’être brutalement séparés de leur père et se
voient nier le droit à mener une vie familiale normale. Les parents d’élèves
refusent de s’en tenir au fait accompli. L’intérêt des enfants commande le
retour rapide de leur père en France. Parents d’élèves, enseignants et voisins
appellent à la délivrance d’un visa humanitaire pour M. Pan.

1. Qui est M. Pan ?

Ressortissant chinois, Liangbo Pan vivait en France depuis 1999, avec sa femme
et ses enfants. Sa fille Claire est née en France en février 2002. Elle est
scolarisée en maternelle dans le groupe scolaire de la rue Olivier-Métra (Paris
20e). Son fils Chenjie, né en février 1994, est entré cette année en 6e au
collège Françoise-Dolto (Paris 20e). M. Pan a déposé une demande d’asile
politique dès son arrivée qui lui a été refusée. Il a ensuite tenté d’obtenir
sa régularisation. En vain. Une nouvelle demande était en cours lorsqu’il a été
arrêté, le 1er septembre, dans un café du quartier de Strasbourg-Saint-Denis.

2. Quinze jours de détention en Chine

Arrivé à Shanghai encadré par des policiers français, remis à des policiers
chinois, Liangbo Pan a immédiatement été arrêté et condamné à 15 jours de
détention. Des membres de sa belle-famille ont organisé une quête pour payer la caution nécessaire à sa libération (environ 800 euros).

3. Une procédure d’expulsion indigne

Selon l’avocate de M. Pan, rien dans son dossier n’aurait dû conduire à son
expulsion. Après six ans de résidence attestée en France, un enfant né en
France, des garanties de représentation sérieuses, une expulsion dans ces
conditions est incompréhensible.
Dans un premier temps, le Juge de la liberté et de la détention avait d’ailleurs
simplement assigné M. Pan à résidence. C’est après l’appel de la Préfecture que
ce dernier a été réincarcéré au centre de rétention du Palais de justice.
Par ailleurs, il faut se souvenir que, signataire de la Convention
Internationale des Droits de l’Enfant, la France s’est engagée à veiller à ce
que l’intérêt supérieur de l’enfant soit toujours apprécié (article 3) et à ce
qu’aucun d’entre eux ne soit séparé de ses parents à moins que son intérêt ne
l’exige (article 9).

4. Des conditions d’expulsion scandaleuses

Dans la semaine qui a précédé son expulsion, M. Pan a subi plusieurs allers et
retours entre la Préfecture de Paris et l’aéroport de Roissy. Pendant plusieurs
jours, son avocate n’a pu obtenir d’aucune autorité la moindre confirmation
officielle de l’expulsion. Les demandes du Réseau Éducation Sans Frontières
(RESF), mobilisé depuis le début, sont restées lettre morte, comme les fax que
nous avons adressés au préfet. Ce silence, cette opacité et l’inquiétude qu’ils
ont générés sont indignes d’un État de droit.
C’est finalement le mardi 13 septembre au petit matin que M. Pan a dû embarquer
de force dans l’avion, en compagnie de quatre autres expulsés. Il a dit être
resté entravé avec du ruban adhésif pendant tout le voyage !

5. Le refus du fait accompli

M. Sarkozy s’est récemment félicité des 12 849 expulsions réalisées depuis
janvier. Nous aurions aimé ne jamais avoir à raconter la 12.850e histoire.
Profondément choqués, nous demandons aux autorités de revenir sur une décision
ruinant la crédibilité des valeurs de justice et de solidarité incarnées par
notre pays et que les adultes et les enseignants s’efforcent de transmettre aux
jeunes. En association avec RESF, la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et le
Groupe d’information et de soutien des immigrés (GISTI), nous appelons tous
ceux que cette situation indigne à signer notre pétition demandant la délivrance d’un visa pour raisons humanitaires à Liangbo Pan.

Pétition disponible dès le 13 octobre 2005 sur le site de la FCPE
( www.fcpe75.org )
et du Réseau Education Sans Frontières ( www.educationsansfrontieres.org )