Sarkozy juge "respectueux" de réinterroger les Irlandais, mais pas les Français

Sarkozy juge "respectueux" de réinterroger les Irlandais, mais pas les Français 18/12/2008

Accusé par des députés eurocritiques de vouloir faire passer en force un texte rejeté par trois peuples, dont le peuple français en 2005, Nicolas Sarkozy ne s’est évidemment pas démonté. S’exprimant mardi devant le Parlement européen, il a estimé que l’organisation d’un nouveau référendum en Irlande sur le traité de Lisbonne était parfaitement justifiée : « Comme s’il n’était pas respectueux d’un peuple de lui demander de se prononcer à nouveau ! », s’est exclamé le président français, qui avait néanmoins pris soin, dans son propre pays, de ne pas organiser un référendum... C’est le traité d’adhésion de la Croatie qui pourrait régler le "problème" démocratique irlandais. Les pseudo concessions accordées à l’Irlande - abandon de la réforme de la Commission, déclarations de principe (sans valeur juridiquement contraignante) sur la neutralité irlandaise ou sur l’interdiction constitutionnelle de l’avortement - feront l’objet d’un protocole ad hoc introduit dans le traité d’adhésion de la Croatie qui doit être signé l’année prochaine. Ce traité, qui ressemble désormais à un vrai fourre-tout, dispenserait les Vingt-sept d’effectuer une ratification spécifique pour cet addendum au traité de Lisbonne. Même procédé pour appliquer, avant ratification, le dépassement du plafond maximum de députés européens prévu par le traité de Lisbonne (décision du Conseil européen de la semaine dernière), élevant leur nombre de 751 à 754 pour la législature 2009-2014. Cette mise en oeuvre anticipée d’un traité non ratifié a été demandée par l’Espagne, qui y gagne 4 députés, et profite également à l’Allemagne, qui reste à 99 députés tandis que le contingent français tombe de 78 à 74.

Lu sur : http://www.observatoiredeleurope.co...

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