Chanter le répertoire révolté de Catherine Ribeiro en 2022

30 octobre 2022 Bruno

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Pour les nouvelles générations, son nom ne dit pas grand chose. Il n’empêche, dans les années 70, la chanteuse Catherine Ribeiro était une star qui chantait dans les stades. Elle était l’invitée régulière de la Fête de l’Huma et considérée comme l’une des rockeuses les plus importantes du monde par le magazine ’Rock and Folk’. Engagée à gauche toute, elle ne faisait aucun cadeau à la bourgeoisie, aux conservateurs, à Giscard. Libertaire, prêtresse rouge, elle fut souvent censurée dans les médias
jusqu’à l’élection de Mitterrand. Après un passage triomphal à Bobino en 1982, elle fit moins parler d’elle, avalée comme tant d’autres artistes engagés, par les années 80, les années fric. On n’avait de yeux que pour Tapie mais pas les oreilles pour les vers de Ferrat. Avant de faire un retour en grâce au milieu des années 90 aux Bouffes du Nord où elle reprenait des classiques de la chanson française. Femme mystique, femme de révolte, écologiste avant l’heure, il n’est jamais trop tard pour (re)découvrir le répertoire de Catherine Ribeiro.

On peut s’étonner de l’absence de spectacles autour de ses chansons, certes, difficiles à chanter, ce n’est pas du couplet-refrain-couplet. Le 5 novembre prochain, le chanteur franco-gabonais Jann Halexander, accompagné par ses musiciens, chantera son répertoire au Théâtre du Gouvernail à 15h à Paris 19. Une autre figure un peu trop vite qualifiée de marginale dans la chanson. L’artiste a défilé dans les manifestations contre le dictateur Ali Bongo en 2016. Militant lgbt assumé, il a plusieurs fois pris position contre l’homophobie, que ce soit en France ou sur le continent africain, à travers des tribunes relayées dans les médias. Avec la chanson tragi-comique ’Le poisson dans mon assiette’ en 2016, il évoquait l’horreur du destin des immigrés en provenance de l’Afrique subsaharienne pour la forteresse Europe. Plus récemment, il a dénoncé la fermeture prolongée des lieux culturels pendant le second confinement ou le danger du pass sanitaire comme boîte de pandore de dérives futures.

Il reprend à sa manière des classiques de la Ribeiro. A noter qu’il avait déjà intégré dans le cadre de la tournée ’Consolatio’ les chansons ’Folle Amérique’ et ’Soleil’.

La chanson de révolte n’est donc pas morte. Tant mieux. A suivre.

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