La médaille de la honte et Sarkozy en femme

Publié le 11 janvier 2022 par la forêt de Yablokov

La médaille de la honte

En ce début d’année 2022, le Président Macron a décerné la médaille de Chevalier de la Légion d’honneur à Francis Kalifat, Président du CRIF (Conseil – soi-disant – Représentatif des Institutions Juives de France).

Cette distinction de Chevalier de la Légion d’honneur récompense des citoyen.ne.s pour leur engagement et leur mérite.

L’engagement de Francis Kalifat ? Cet ancien militant de l’organisation juive d’extrême-droite « Le Bétar » est le représentant d’une association qui est à la fois l’interlocutrice officielle de la communauté juive de France auprès du gouvernement et l’officine de propagande de la politique d’Israël. Une association qui promeut au nom de tous les Juifs de France la politique coloniale, d’apartheid et d’épuration ethnique d’Israël : occupation et contrôle militaire contre le peuple palestinien, vol de ses terres et de son patrimoine, destructions, emprisonnements massifs, assassinats de nombreux résistants et d’enfants, interdiction du droit au retour des réfugiés …

C’est tout cela que le président français a choisi de décorer et d’honorer. Après la décoration du Maréchal Sissi en 2020, il achève de dresser le tableau pathétique de la politique française actuelle au Moyen-Orient.

L’UJFP combat résolument ce soutien à une politique qui exacerbe le racisme sous toutes ses formes. Nous poursuivons aux côtés de tous les amis du peuple palestinien, du droit international et des droits humains notre engagement pour mettre fin à l’impunité d’Israël.

Notre participation au mouvement international et antiraciste BDS, notre soutien aux démarches pour la condamnation par la Cour Pénale Internationale des responsables israéliens de crimes de guerre et d’apartheid, et notre inscription dans une solidarité concrète avec le peuple palestinien sont autant de marqueurs pour la résolution non violente, par le droit, du problème colonial israélien.

La Coordination nationale de l’UJFP, le 9 janvier 2022

https://ujfp.org/la-medaille-de-la-honte/

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https://ujfp.org/madame-pecresse-non-au-negationnisme/

Madame Pécresse, non au négationnisme

Henri Pouillot 08/01/22

Lettre ouverte à Valérie Pécresse à propos des crimes contre l’humanité commis en Algérie.

Madame,

Je viens de prendre connaissance de vos propos tenus le 3 janvier : « En Algérie, il y a eu effectivement des exactions, il y a eu des pages sombres de l’histoire de France qui ont été écrites mais crimes contre l’humanité, c’est ce qu’on reproche aux nazis et à Hitler, et je ne pense pas qu’on puisse parler de crimes contre l’humanité ».

Je dois dire que je suis inquiet qu’une candidate à la Présidence de la République puisse déclarer une telle énormité.

Appelé pendant la Guerre de Libération de l’Algérie, j’ai été affecté de juin 1961 à mars 1962 à la Villa Susini à Alger. Cette Villa a eu le « privilège » d’être un centre de torture qui a fonctionné pendant toute cette période (d’autres centres de torture à Alger n’ont fonctionné que quelques mois ou quelques années). C’est là que Jean-Marie Le Pen s’est « remarquablement » distingué pendant la Bataille d’Ager, faisant disparaître, selon les rumeurs, des corps dans des cuves d’acide. La Légion étrangère avait « abrité » de nombreux SS qui s’y étaient réfugiés pour échapper aux jugements, mais qui ont mis en œuvre leur expérience et formé des tortionnaires français.

Je vous joins mon livre de témoignage sur cette triste expérience que j’y ai vécue dans cette villa. Je vous invite aussi à visiter mon site qui devrait vous permettre de combler une partie de vos lacunes au sujet de cette période.

Comment pouvez-vous dire, compte tenu de la pratique institutionalisée de la torture, qu’il ne se serait pas commis de crimes contre l’humanité. En 2002, dans le cadre des émissions qui allaient éclairer la commémoration du 40ème anniversaire de la fin de cette Guerre, un documentaire, essentiellement tourné à la Villa Susini (dans lequel je témoigne) est passé sur France 2 relatant justement ces tortures et tout particulièrement les viols massivement utilisés alors.

Mais il n’y a pas eu que ce type de crimes contre l’humanité commis au nom de la France. La liste est longue : il y a eu aussi les crevettes Bigeard, les camps d’internement pudiquement appelés de regroupement (à ce sujet, le rapport Rocard établi avant la fin de cette guerre dénombrait déjà plusieurs centaines de milliers de morts).

Il y a eu aussi ces crimes de guerre comme les villages rasés au napalm : les historiens estiment entre 600 et 800 villages. Sur mon site vous trouverez le reportage que j’ai fait quand j’ai découvert les ruines de ce village de Zaatcha, village alors de 800 habitants (2 fois Oradour sur Glane, même si ce n’est pas seulement le nombre des victimes qui en détermine l’importance) et ce, dès novembre 1954. Dans les crimes de guerre il y a aussi l’utilisation du Gaz VX et Sarin, les essais nucléaires au Sahara…

Il y a eu également ces crimes d’État (même si dans ce cas il n’y a pas eu de définition juridique) commis à Paris le 17 octobre 1961 et le 8 février 1962 où la décision de répression a été prise en conseil des ministres.

Cette liste n’est malheureusement pas exhaustive !!!

Alors, non, Madame de tels propos sont inacceptables, d’autant plus pour une candidate à la fonction suprême à la Présidence de la République. Un tel négationnisme est comparable à celui de Jean-Marie Le Pen considérant que les chambres à gaz sont un « point de détail de l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale »

Recevez, Madame, mes salutations indignées

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Rappel :
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2012/03/16/le-grand-blond-au-poignard_1669337_3212.html

Guerre d’Algérie : le poignard de Le Pen

50 ans de la guerre d’Algérie. Au matin du 3 mars 1957, Mohamed Cherif Moulay, 12 ans, découvre un poignard dans le couloir d’entrée de la maison familiale, dans la Casbah d’Alger.

Par Florence Beaugé
Publié le 16 mars 2012 à 13h06 - Mis à jour le 17 mars 2012 à 17h34

Le poignard de Jean-Marie Le Pen. RAPHAEL DALLAPORTA POUR LE MONDE

Au matin du 3 mars 1957, Mohamed Cherif Moulay, 12 ans, découvre un poignard dans le couloir d’entrée de la maison familiale, dans la Casbah d’Alger. Accrochée à une ceinture de couleur kaki, l’arme gît dans un recoin obscur. C’est un oubli des parachutistes français qui ont soumis la nuit précédente son père à "la question". Ahmed Moulay, 42 ans, a été torturé à l’eau et l’électricité, en présence de ses six enfants et de son épouse, avant d’être achevé d’une rafale de mitraillette. Le supplicié a les commissures des lèvres tailladées au couteau. Un communiqué de l’armée annoncera qu’il a été abattu alors qu’il tentait de s’enfuir. Quand il trouve ce poignard, Mohamed Cherif Moulay le cache dans le placard du compteur électrique de l’entrée.

Les parachutistes reviennent à deux reprises, les jours suivants, mettent la maison à sac. Pour rien. L’enfant se tait. Rania Moulay, elle, se rend au commissariat pour porter plainte. On lui dit : "Votre mari est mort au cours d’un règlement de comptes entre fellaghas." Apprenant l’épisode, un père blanc, le père Nicolas, s’indigne et intervient. Les gendarmes finissent par ouvrir une enquête. "Pour qu’ils soient obligés d’admettre que ce n’était pas des fellaghas mais des militaires français qui avaient tué mon père, je leur ai donné la ceinture de toile kaki, mais pas le poignard que j’ai détaché de la ceinture et gardé", se souvient Mohamed Cherif Moulay, âgé aujourd’hui de 67 ans. L’enquête n’aboutira jamais.

Le poignard atterrit dans le buffet de la salle à manger des Moulay. Il y restera jusqu’en avril 2003, date à laquelle l’envoyée spéciale du Monde à Alger réussit à le rapporter en France. Cette pièce à conviction sera présentée à la 17e chambre, lors du procès en diffamation intenté par Jean-Marie Le Pen contre Le Monde, le 15 mai suivant.

En acier trempé, long de 25 centimètres et large de 2,5 centimètres, il s’agit d’un couteau du type de ceux qu’utilisaient les Jeunesses hitlériennes, fabriqué par des couteliers allemands de la Ruhr, selon l’enquête menée par le journaliste Sorj Chalandon. La lame porte le nom de J.A. Henckels, fabricant à Solingen. Le manche, en partie recouvert de bakélite noire, est incrusté d’un losange dont l’écusson est tombé dans les années 1970, à force d’avoir été manipulé par les enfants Moulay. Sur le fourreau de ce poignard, on peut lire : J. M. Le Pen, 1er REP.

Cet article est tiré du Hors-Série du Monde : "Guerre d’Algérie. Mémoires parallèles", disponible en librairie et dans la boutique du Monde.fr.

Florence Beaugé

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https://bellaciao.org/fr/17-OCTOBRE-61-UN-MASSACRE-d-ETAT

etc.

Portfolio


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